Chantal déborde de vie. Active, sportive et entourée, elle ne se sentait pas concernée par les maladies cardiovasculaires. Jusqu’à ce soir de juin 2023 où un malaise nocturne, d’abord pris pour une simple indigestion, a failli lui coûter la vie. Renvoyée chez elle avec du Spasfon, elle a finalement été diagnostiquée avec un infarctus survenu plus de 24 heures plus tôt. Un témoignage fort sur la nécessité de reconnaître les signes atypiques, notamment chez les femmes.
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J’ai aujourd’hui 73 ans, et je me considère chanceuse. J’ai toujours eu une vie bien remplie, entourée et active. J’habite depuis plus de quarante ans en face du bois de Vincennes. C’est un luxe : je traverse la rue, et je peux marcher deux heures avec mes amies.
Le sport a toujours eu une place naturelle dans ma vie. Mon père était professeur d’éducation physique, j’ai grandi avec cette culture du mouvement. J’ai longtemps pratiqué la gym, la montagne, le ski, le tennis. Bouger, c’est pour moi une manière d’être vivante.
Côté alimentation, j'ai toujours pris plaisir à cuisiner maison, sans excès. Des produits frais, des légumes, des fruits, et parfois une petite pâtisserie – parce qu’il faut bien vivre ! Je ne bois jamais d’alcool, cela fait des années que j’y ai renoncé sans effort.
Je suis une ancienne fumeuse : j’ai arrêté du jour au lendemain il y a vingt-cinq ans. Plus de cigarette, plus d’excuse.
Je n’avais jamais eu de problème cardiaque. Une tante est bien décédée d’un infarctus à 56 ans, mais c’était une très grosse fumeuse. Moi, je me croyais à l’abri.
C’était le 19 juin 2023. J’avais 70 ans. Après le déjeuner, j’ai commencé à me sentir nauséeuse. J’ai eu des vomissements, de la diarrhée, et une grande faiblesse. Pas de douleur thoracique, rien de ce que j’imaginais être un infarctus.
Je me suis rendue à la salle de bain, et j’ai perdu connaissance à plusieurs reprises. J’étais incapable de me relever, ni d’aller chercher mon téléphone pour appeler à l’aide. Je ne sais pas combien de fois j’ai sombré, mais j’ai fini par réussir à ramper jusqu’à mon téléphone en fin d’après-midi.
J’ai appelé ma fille. Elle est venue immédiatement et a contacté le SAMU. On m’a emmenée à un hôpital universitaire réputé de la région parisienne. Après un examen rapide, on m’a renvoyée chez moi avec du Spasfon et du Doliprane. Pas d’ECG, pas de prise de sang.
Les heures suivantes ont été très difficiles. Le lendemain, mon état s’est encore aggravé. Ma fille a pris un taxi et m’a conduite à l’hôpital militaire le plus proche. Là, le diagnostic est tombé : infarctus du myocarde datant de plus de 48 heures.
J’ai été transférée d’urgence dans le centre hospitalier voisin équipé d'une salle de coronarographie. Ils ont posé un premier stent, puis un second trois semaines plus tard. Deux artères étaient bouchées.
J’ai passé quinze jours en soins intensifs. J’étais vidée, mais soulagée d’être enfin entre de bonnes mains. J’ai gardé un bon souvenir du personnel, même si les conditions matérielles étaient difficiles. Certains soignants faisaient des miracles avec les moyens du bord.
À ma sortie, j’étais épuisée. Je n’avais presque pas dormi à l’hôpital. Physiquement, j’étais faible, mais mentalement, je n’étais pas abattue. J’ai demandé à faire une rééducation complète. Trois semaines d’hospitalisation dans un centre dédié.
C’était exigeant, mais ça m’a fait un bien fou. On faisait de la musculation, du vélo, de la marche. J’étais la seule femme du groupe ! J’ai vite pris les choses en main : “Haut les cœurs !” disais-je aux kinés. Ils étaient adorables. Je me suis sentie entourée, rassurée. J’ai repoussé mes limites sans peur.
Mon traitement est lourd, mais je m’y tiens : statines, bêtabloquant, ramipril, Forxiga, Résitune… J’ai une montre connectée Garmin qui suit mes pas et ma fréquence cardiaque. Mon téléphone me rappelle mes prises de médicaments matin et soir. J’ai quatre piluliers, je prépare tout pour le mois. Et si j’oublie une fois, c’est que je vais très bien !
Depuis l’infarctus, j’écoute davantage mon corps. Je me repose quand j’en ai besoin. J’accepte de faire la sieste, sans culpabiliser. La tête a encore envie, mais le corps suit à son rythme.
J’ai aussi fait le tri dans mes relations : fini les gens compliqués, les “à peu près”. Je garde ceux qui sont vrais, bienveillants.
J’ai rejoint le groupe Infarctus, la vie continue peu après ma sortie. Une vraie bouffée d’air. On se comprend sans devoir tout expliquer. On rit aussi beaucoup.
Aujourd’hui, je vais bien. Je vois ma cardiologue tous les six mois, à deux pas de chez moi. Elle est formidable, humaine, attentive.
Je sais que je ne retrouverai pas un cœur de 20 ans, mais je vis normalement. Je n’ai pas peur d’une récidive. “Si ça doit arriver, ça arrivera.”
Je continue à voyager, même si je supporte moins la chaleur. J’ai repris l’avion. Tant que je peux partir, découvrir, rire, je me sens vivante.
J’ai appris à regarder la vie autrement : tout ce que j’ai maintenant, c’est du bonus.
“Respire. Tu vas t’en sortir. Prends soin de toi, et tout ira bien.”
C’est ce que je dirais à la Chantal d’il y a deux ans.
Et à ceux qui viennent de vivre un infarctus, je veux dire ceci :
“Faut croquer la vie à pleines dents. Beaucoup n’ont pas eu cette chance. Alors on avance, un pas après l’autre, et on garde le sourire.”
Témoignage recueilli par l’équipe Noctua Care, octobre 2025

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